Le Génie Derrière #10 : Film Out (BTS)

Nouveau mois, nouveau numéro ! Aujourd’hui, je vais littéralement m’arracher les cheveux sur l’un des titres de la discographie japonaise des BTS tout fraîchement sorti et que j’écoute en boucle : ‘Film Out‘. Sortie le 2 avril 2020, ‘Film Out‘ est une piste collaborative entre BTS et le groupe de J-Rock Back Number, co-produite par Jungkook, et qui prévoit d’être utilisée comme OST principale pour le film ‘Signal‘, un remake du drama japonais du même nom sorti en 2018 et dans lequel on retrouve la superbe ‘Don’t Leave Me‘ également produite par les BTS et présente dans l’album japonais ‘Face Yourself‘ ! Ma mission aujourd’hui, et je l’accepte, c’est de vous décortiquer le morceau et le MV et connecter sa storyline au reste du Bangtan Universe. Respirez un bon coup… Let’s get it !

‘Film Out‘ et film-out

Avec ce genre de casse-tête, il faut mieux commencer par le commencement. C’est bête à dire, mais dans ce contexte, ça va déjà pas mal nous aider, parce que vous n’êtes pas prêts pour la suite. ‘Film Out‘ est une ballade, je ne vais donc pas vous parler de thèmes très rentre-dedans, mais de sujets tels que l’amour, le souvenir, le temps et le désir. D’après la conférence de presse qui a précédé la sortie du morceau et ce qu’on a pu en comprendre à la parution du MV, ‘Film Out‘ est une piste qui s’essaye à explorer les émotions d’une personne perdue dans ce qu’elle se rappelle d’un être aimé qui n’est plus là, mais dont le souvenir, dont elle ne parvient pas à se défaire, persiste jusqu’à en devenir douloureux. Et je peux vous dire que si vous aimez, comme moi, vous creuser le cerveau, ces informations sont déjà super intéressantes pour la simple et bonne raison que le concept général correspond à la fois, bien entendu, à l’intrigue du film, mais également aux différents événements qui prennent place dans le multivers propre aux BTS.

L’intrigue principale du film gravite tout autour d’une série d’événements qui prennent place dans deux dimensions différentes, mais dans lesquelles les protagonistes peuvent tout de même interagir entre eux à l’aide de talkie-walkie. Les deux timelines se trouvent respectivement pour l’une en 2009, et pour l’autre en 2021, et gravitera autour de deux équipes de détectives enquêtant sur des cas d’accidents de voiture qui semblent s’être produits dans d’étranges circonstances et qui pourraient, potentiellement, impliquer une dimension bioterroriste. On pense que, comme ce qu’on a pu rencontrer dans le drama japonais, les protagonistes devront, sans aucun doute, s’appuyer sur leur très improbable connexion pour résoudre ce mystère et peut-être même empêcher que de tels événements viennent à se reproduire. C’est cette connexion très intime entre le passé et le présent qui a, selon moi, vraisemblablement nourri à grande échelle le morceau des BTS, puisque le ‘film-out’ est également une technique cinématographique très particulière. Laissez-moi vous sortir le peu de connaissances en cinéma que la cinéphile que je suis a à sa disposition.

Vous voyez, le ‘film-out’ est une technique qui consiste en la conversion d’images prises avec un appareil numérique ou présentes sur une bande-vidéo, en un film que l’on appellera ‘traditionnel’. En d’autres termes, imaginons qu’aujourd’hui, vous décidez de tourner un film avec n’importe quel appareil photo à votre disposition. Aujourd’hui, vous possédez soit une caméra qui enregistre une vidéo numérique, soit une caméra qui enregistre sur une bande-vidéo, une sorte de bande magnétique comme celles que vous pouvez trouver dans une cassette VHS pour ceux qui connaissent. Si ces deux équipements vous permettent de tourner une vidéo, cette vidéo ne sera tout de même pas considérée comme un film, car un film, au sens traditionnel du terme, est en réalité une série d’images qui, lorsqu’elles sont projetées en succession rapide, crée l’illusion d’une image en mouvement. Si vous projetez par exemple un Chaplin, ce que vous allez regarder, c’est une série d’images fixes qui se déplacent très rapidement (en moyenne, on parle d’une cadence de 24 images par seconde). Grosso modo, le film est une espèce de flip-book avec du son. Si vous vous munissez d’un appareil numérique, ce processus n’aura jamais lieu, car lorsque vous shootez avec ce genre d’appareil, les images sont intelligemment enregistrées de manière à parfaitement s’imbriquer et fusionner les unes avec les autres. Cela veut vulgairement dire, que si une vidéo est une suite d’images qui ne peuvent être séparées les unes des autres, un film est une série d’images séparées les unes des autres, mais qui apparaissent comme connectées les unes aux autres, car elles se succèdent de façon très rapide.

Ainsi, le ‘film-out’ pourrait être défini comme un processus qui permet à une vidéo d’être scindée en plusieurs images. Mais alors vous allez me dire : il est où le rapport avec le morceau ? Et bien laissez-moi vous dire, qu’il est fort possible que cette technique du ‘film-out’ soit utilisée comme une très belle métaphore pour parler de la mémoire et du souvenir. Si la conférence de presse nous a révélé que ‘Film Out‘ était une chanson qui allait aborder la difficulté, voire même l’impossibilité, de se défaire du souvenir d’une personne aimée et aujourd’hui perdue, la technique du ‘film-out’, comme je vous l’ai vulgarisé, pourrait être ici utilisée comme un moyen de sélectionner un moment précis de votre vie pour vous permettre de le rejouer indéfiniment, image par image, dans la salle de cinéma très intime qu’est votre cerveau.

Si l’on considère l’existence, la vie, comme un très long film, un peu à l’image de ce que propose le MV de ‘Lights‘, la mémoire met à votre disposition cette superbe faculté qui vous permet de vous concentrer sur un moment particulier, très précis, peu importe la vitesse à laquelle ce moment s’est déroulé dans la réalité, un peu à la manière du ‘film-out’ qui extrait d’une vidéo une image très précise. Ainsi, la mémoire est une sorte de ‘film-out’ qui vous permet de revivre un événement, une expérience, autant de fois que vous le souhaitez, pour peu que vous vous en rappeliez. Et si je vous raconte tout ça, c’est parce que tout ce travail est très visible dans le MV. Laissez-moi d’ailleurs vous en parlez.

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‘Film Out‘ et le Bangtan Universe

Dans la première scène qui ouvre littéralement le MV et le teaser, on retrouve un Jungkook qui nous apparaît comme confus et perdu, dans une pièce aux couleurs très tristes, dans laquelle tous les meubles sont recouverts de draps, comme pour les protéger de la poussière, symbole du temps qui passe. Une chaise est renversée, comme si quelqu’un s’en était levé précipitamment, des livres sont éparpillés au sol comme si la personne qui les tenait jusqu’à présent avait soudainement disparue etc, et au milieu de tout ce désordre, nous trouvons Jungkook, seul, comme si l’endroit avait été déserté après qu’un événement s’y soit déroulé, et que JK était le seul à être resté derrière pour en ramasser les morceaux. Cependant, lorsque le teaser revient sur cette pièce qui semble être laissée à l’abandon, nous en avons une autre vision : celle qui provient du processus du ‘film-out’. Jungkook y est entouré par les autres membres du groupe et la pièce est en ordre. Ainsi, si nous gardons à l’esprit que le thème principal du morceau, c’est le souvenir, la mémoire et tout ce qui touche au passé, une majorité des éléments présents dans le teaser indiquent que Jungkook est la personne qui opère ce ‘film-out’ et, de ce fait, se souvient de cet heureux souvenir qu’il refuse de laisser s’effeuiller.

À présent, si nous nous arrêtons un instant sur cette pièce en désordre, c’est Seokjin que nous retrouvons en train de courir dans l’un des couloirs de cette maison, et l’un des éléments qui capte notre attention, c’est ce sablier qui semble jouer un rôle prépondérant dans le MV car il apparaît comme le possible connecteur entre le passé et le présent, à l’instar des talkie-walkie dans le film. Il y a de très fortes chances pour que ‘Film Out‘ ait un lien très particulier avec l’univers Bangtan dans son intégralité. Si nous sommes très nombreux à avoir fait la liaison entre cette scène de sprint de Seokjin et l’une des scènes les plus marquantes du MV de ‘Fake Love‘ qui voit Jungkook dans le même genre de configuration, je peux vous garantir qu’aussi mémorable soit ce morceau, il n’est pas le seul à proposer un lien évident avec ‘Film Out‘, mais nous reviendrons dessus juste après. Et si je vous dis ça, c’est car cette connexion correspondrait juste parfaitement au concept du morceau, car, comme dans le teaser, et plus tard, dans le MV, Seokjin est un personnage intrinsèquement connecté à la notion de voyage dans le temps, alors que Jungkook est le personnage solitaire par excellence, du moins, c’est ce que l’on croit.

Depuis la sortie des ‘Notes‘, du webtoon ‘Save Me‘, de la série des ‘Highlight Reel‘ et du jeu sur smartphone ‘BTS Universe Story‘, nous savons que Seokjin joue un personnage qui se retrouve coincé dans une boucle temporelle, tandis que celui interprété par Jungkook lutte de façon incessante contre la menace que représente pour lui l’isolement quand il en vient à se souvenir des moments les plus heureux qu’il ait été amené à vivre jusqu’à présent. C’est du moins ce que des morceaux comme ‘Run‘, ‘Butterfly‘, ‘Young Forever‘, ‘Love is not Over‘ ou encore ‘Whalien 52‘ (autrement dit l’intégralité de la tracklist de ‘The Most Beautiful Moment in Life‘) racontent. Cette idée est d’ailleurs renforcée par le fait que le teaser présente de très nombreux éléments de comparaison avec ‘Fake Love‘, même si, comme je vous l’ai dit, cette connexion entre les deux morceaux peut aller encore plus loin que cela.

Et oui les Gimbaps, si vous y avez fait attention, vous remarquerez que chaque plan solo que nous présente le teaser est une différente version des scènes que nous avons déjà rencontré au préalable dans le MV de ‘Fake Love‘. Cela pourrait signifier qu’à l’instar de ‘Fake Love‘ qui se concentre sur les traumatismes personnels et individuels des membres du groupe avant que ceux-ci ne soient remplacés par des souvenirs (retenez bien cela) grâce à la Magic Shop, ‘Film Out‘ nous montrerai une nouvelle version de ces luttes qui pourraient potentiellement être liées au principe des boucles temporelles que l’on retrouve dans les ‘Notes’, dont l’existence nous est suggérée dans la série des ‘Highlight Reel‘ et dont le MV indique la présence sous la forme de ce sablier qui ne s’écoule pas. Cependant, malgré les parallèles entre ces deux morceaux, cette fois, les rôles de Seokjin et Jungkook semblent être inversés, et là, on tient un truc lourd, car cela pourrait sous-entendre que Seokjin n’est pas le seul à être impliqué dans cette histoire de voyage dans le temps : Jungkook serait aussi de la partie. Et pour ceux qui ont lu les ‘Notes‘, cela n’a rien d’extraordinaire, vu que JK a lui aussi rencontré ce fameux chat aux yeux bleus et verts lorsqu’il se fait percuter par la voiture, supposément, de Seokjin.

Je vous refais un petit topo rapide. Dans le webtoon ‘Save Me‘, Seokjin fait la rencontre d’un étrange chat aux yeux bleus et verts avec lequel il pactise, lui octroyant cette faculté de voyager dans le temps. Dans les ‘Notes‘, aucun autre membre ne rencontre cette mystérieuse créature… Personne, sauf Jungkook qui ne le rencontrera pas une fois, mais bien deux. Et oui, car comme je vous l’ai dit, le ‘BTS Universe Story‘ ainsi que les ‘Notes‘ nous expliquent que Jungkook rencontre ce chat lors de son accident de voiture, raison pour laquelle il est en chaise roulante dans les ‘Highlight Reel‘, pour ceux qui n’avaient pas encore fait le lien. Et bien que dans la vidéo, le chat ne parle pas, dans les ‘Notes‘, il est écrit que Jungkook entend une voix lui disant, à la date du 22 mai 2022 : ‘vivre sera bien plus douloureux que mourir. Veux tu tout de même continuer à vivre ?‘. Lorsque Jungkook se réveille sur son lit d’hôpital, il écrit dans les ‘Notes‘ avoir une vision de son accident de voiture dans laquelle les phares du véhicule prennent la couleur des yeux de ce fameux chat. Il est d’ailleurs possible que la raison pour laquelle Jungkook suspecte par la suite Seokjin d’être le conducteur de la voiture qui l’a renversé est dû au fait que la seule autre personne à avoir rencontré ce chat n’est autre que Seokjin lui-même.

Maintenant, si nous décidons de revenir à cette idée que jusqu’alors, le chat n’apparaissait qu’à Seokjin, il devient tout à fait plausible que Jungkook ait, lui aussi, passé un pacte avec l’animal. Et si cela s’avère vrai, cela signifiera que tout comme Seokjin, Jungkook détiendrait dorénavant lui aussi la capacité à voyager dans le temps. À l’image de ce que nous raconte les ‘Notes‘, tout comme il est apparu à Seokjin, le chat apparaît devant Jungkook à un moment de sa vie où tout semblait perdu : pour Seokjin, il venait de perdre tous ses amis, et pour Jungkook, il était sur le point de perdre la vie. Dans les deux cas, le chat a choisi de pactiser avec deux personnes vulnérables, et par conséquent, faciles à manipuler. En plus de tout cela, les ‘Notes‘ nous apprennent que peu importe ses actions, Seokjin demeure dans l’incapacité d’empêcher l’accident de Jungkook. Ainsi, si le chat est impliqué dans tout ce chmilblik temporel, il y a de très fortes chances pour que nous assistions au développement de nouvelles boucles temporelles et que nous n’y trouvions non plus une personne de coincer, mais bien deux.

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In memoriam ex nobis

Si l’on se concentre maintenant un peu sur les paroles, on remarquera qu’elles traitent avec beaucoup d’insistance de cette capacité qu’a le ‘film-out’ d’isoler chaque image d’une vidéo à l’instar de ce que la mémoire offre au cerveau grâce au souvenir. Ainsi, le véritable thème principal, et relativement triste de ce morceau, dépeint ce film de souvenirs comme une réalité fictive, une sorte d’illusion au réel, une utopie de mémoire, une chimère, un fantasme créé pour annihiler les souffrances de l’existant. ‘浮かび上がる君は あまりに鮮やかで まるでそこにいるかと/ Ce souvenir de toi qui me revient semble si vivace, comme si tu te tenais à mes côtés‘. Lorsque nous nous souvenons de quelqu’un, le souvenir de cette personne peut paraître si vivace dans notre esprit, qu’il nous apparaît avec autant de réalisme que si la personne en question était physiquement présente à nos côtés. Dans certains cas, nous pouvons ressentir leur chaleur, leur parfum, entendre leur voix et percevoir leur énergie flottant autour de nous. C’est du moins ce que raconte le morceau, alors imaginez la puissance du souvenir dont il est ici question ! ‘君がささやく言葉がその響きが 行き場を失くして 部屋を彷徨ってる 嗅いでしまった香りが 触れた熱が 残ってるうちは/ Les mots que tu murmures, leur écho, errant sans but dans cette pièce. Cette odeur que je sens, cette chaleur qui m’enveloppe, pour peu qu’elles continuent de durer‘. Cependant, et malheureusement, tout comme un film ne nous communique cette impression de réalité fictive, en remplacement de celle que nous vivons, que jusqu’à ce que celui-ci se termine, notre imagination ne peut nous réunir avec ces personnes habitant nos souvenirs uniquement pour qu’elles disparaissent lorsque ce fantasme prend fin : ‘手を伸ばすところで ふっと消えてしまう/ Mais lorsque j’ai voulu te tendre la main, tu t’es soudainement évaporé(e)‘.

Alors je sens que vous êtes en PLS, mais sachez qu’il y a un truc pas mal du tout avec la mémoire, car même si le souvenir est une sorte d’évasion temporaire qui doit, à un moment donné, inexorablement prendre fin, il est aussi un support qui nous permet de choisir cet instant dont nous voulons nous souvenir. ‘淡々と降り積もった記憶の中で 君だけを拾い集めて繋げて 部屋中に映して眺めながら / De tous les souvenirs que mon cœur a enregistré, je rassemble ceux qui parlent de toi, les réunis pour qu’ils ne fassent plus qu’un et contemple leur image projetée dans la pièce‘. Car tout comme le processus du ‘film-out’, la mémoire, comme je vous l’ai déjà dit, nous octroie cette possibilité de rassembler des moments spécifiques de notre vie pour les figer dans le temps. Ainsi, lorsque nous nous rappelons ces instants, les personnes y figurant continuent de sourire, d’être joyeuses, etc. Nous ne nous souvenons uniquement que de ce qu’il y a de meilleur chez elles, la gentillesse qui les caractérise, et l’amour que nous avons partagé avec elles, afin que le souvenir puisse embrasser sa fonction première : celle de partager un certain réconfort : ‘正しくなくていいからさ 優し過ぎる君のまま 笑ってて欲しかっただけなのに それなのに / Je me fiche de savoir si c’est bien ou non, je voulais juste que tu restes tel(le) que tu étais ; bienveillant(e) et souriant(e)‘, car lorsque nous nous endormons en pensant à eux, nous nous rapprochons de ces personnes aimées grâce aux rêves : ‘何ひとつ消えない君を抱きしめて眠る / Je m’endors en t’enlaçant, toi, qui ne disparaîtra jamais‘.

Le truc moins sympa avec le souvenir, c’est que si l’on tombe un peu trop profondément dans le réconfort temporaire de cette illusion, le processus de la mémoire peut également nous apporter son lot de misère et de tristesse, car, comme nous l’indique le morceau, le souvenir d’un passé heureux peut également nous rappeler à quel point le présent est triste. ‘涙の量計れるなら 随分遅ればせながら やっと今君のとなりまで 追い付いて 見付けたのさ / Si je pouvais mesurer le nombre de larmes versées, je te dirais que cela m’a pris beaucoup de temps, mais j’ai enfin fini par te rattraper, je t’ai enfin trouvé‘ | ‘残ってるうちは / Pour peu qu’elles continuent de durer‘. Dans le second couplet, Namjoon compare le cœur brisé d’une personne à une plante en pleine décomposition : ‘光も水も吸わないくらいに腐敗して 根も葉も無い誓いで 胸の傷を 塞いで / Fané, au point de ne plus pouvoir absorber ni eau ni lumière, une promesse, déracinée et dépouillée de ses feuilles, scelle mon cœur brisé‘. Si on continue sur la lancée de cette très romantique métaphore, l’on pourra supposer que si, par le passé, cette personne a prit soin d’arroser cette plante-cœur jusqu’à la faire fleurir, dans le présent, les deux verres qui servaient à l’entretenir, métaphore pour se représenter avec la dite personne, sont laissés intacts, figés dans le temps (comprenez dans le souvenir), incapables de remplir leur fonction (celle de continuer à arroser cette plante-cœur, et donc à avancer en laissant le passé derrière lui) de sorte que ce cœur autrefois meurtri est à présent mort : ‘並ぶ２つのグラス 役割果たす 事もなく ああ そのままで 君の触れたままで / Ces deux verres, posés côte à côte, ne rempliront jamais plus leur fonction et resteront tels quel, au même endroit et similaires à ce qu’ils étaient la dernière fois que tu les as laissés’. Il ne peut plus absorber de lumière, et encore moins d’eau, et la seule chose qui lui reste est un vœu dépourvu de sens prononcé en mémoire de ce qui est aujourd’hui perdu. Il n’est donc absolument pas surprenant que lorsque les membres racontent les émotions les traversants lorsqu’ils assistent à la projection de ce souvenir, le bonheur qu’ils y trouvent les fait également souffrir, car nous parlons ici d’une réalité qui ne reviendrait jamais :’込み上げる痛みで 君を確かめている / Je ressens ta présence à chaque explosion de douleur‘.

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Encore plus de connexions au Bangtan multivers !

Alors tout ce que je viens de vous dire n’est, bien évidemment, que ma lecture du MV et du morceau, ne le prenez pas comme une vérité inéluctable. Mais sachez tout de même que tous ces éléments se trouvent être possiblement remis en question une fois que nous fouillons un peu plus profondément dans le multivers propre aux Bangtan, car contrairement à ce que ‘Film Out‘ cherche à nous faire comprendre, dans les ‘Notes‘, le passé trouve bel et bien un moyen de revenir au présent, et là, on a un souci. Néanmoins, on ne peut nier le fait que ‘Film Out‘ demeure un ajout très approprié et réfléchi à cet univers déjà bien compliqué, car il est ici bel et bien cas d’une personne se trouvant dans l’incapacité d’oublier son passé et de se tourner vers l’avenir par peur d’oublier.

Même si ‘Film Out‘ peut, et doit, bien entendu, être appréciée pour ce qu’elle est : une entité indépendante dans une discographie déjà bien remplie, ou encore comme un élément à associer à l’intrigue générale du film dont elle est l’OST principale, si nous choisissons tout de même de la considérer dans le contexte du multivers des BTS, elle nous permet d’en comprendre bien plus sur ce véritable casse-tête dans lequel la communauté des ARMYs prend un malin plaisir à se perdre, et sur l’histoire à l’origine de cette espèce de mythologie Bangtanesque. Tout comme ce que le morceau cherche à nous expliquer, le multivers Bangtan est une sorte de récit qui s’applique à faire comprendre à son auditoire l’importance du passé dans la formation du présent. Dans l’histoire qu’on retrouve dans les ‘Notes‘ et le webtoon, Seokjin pactise avec ce fameux chat, car le présent le fait souffrir, et parce qu’il n’arrive pas à se défaire des souvenirs joyeux issus de son passé. Son désir de retrouver ce bonheur aujourd’hui perdu, et sa volonté de sauver ses amis apparaît comme sa force motrice principale pendant une majorité du récit. Mais tout comme l’explique la chanson, son incapacité à lâcher prise, à aller de l’avant, est, à la fois, source de bénédiction et de malédiction, car même si son amour pour l’autre est à l’origine de sa force, c’est aussi de là que naît la misère dont il ne peut s’échapper.

Tout comme je vous l’ai déjà dit, le souvenir lui octroie un certain réconfort temporaire jusqu’à ce que celui-ci le lui soit brutalement enlevé lorsque le fantasme prend fin. Dans l’histoire des ‘Notes‘, Seokjin parvient inlassablement à retrouver les autres membres du groupe pour qu’ils lui soient de nouveau enlevés à chaque réinitialisation des boucles temporelles. Ainsi, dans un certain sens, le voyage éternel que Seokjin se retrouve maudit de vivre, peut-être comparé à une personne se souvenant du passé, car à chaque fois qu’il y retourne, la réalité qu’il vient de quitter n’a jamais existé pour personne d’autre que lui-même. Tout au long de cette histoire, Seokjin est condamné à vivre avec le fait que lorsque cette boucle se réinitialise, ses amis disparaissent, comme un fantasme n’ayant jamais existé que dans son propre esprit. Mais comme nous le voyons dans le MV, Seokjin n’est pas aussi seul qu’il le pense, car Jungkook… et Taehyung (oui, oui) semblent tous deux pouvoir ressentir sa douleur à travers le temps et l’espace, car dans l’histoire, Jungkook et Taehyung apparaissent comme des personnages dont la sensibilité leur permet une plus profonde compréhension de ce qu’il est réellement en train de se passer.

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Entre boucles temporelles et rêves prémonitoires

Dans le cas de Taehyung par exemple, depuis l’era ‘The Most Beautiful Moment in Life‘, son personnage semble être défini par des rêves à la tendance prophétique qui semble lui permettre d’avoir un aperçu de ce que Seokjin est en train de traverser, un peu comme ce qu’à tendance à nous montrer le MV de ‘화양연화 on stage : prologue‘ (In The Mood For Love). Et même si au début, Taehyung ne semble pas forcément comprendre ce qu’il se passe ou ce que ces visions signifient, nous remarquons que plus Seokjin voyage, plus ses ‘pouvoirs’ deviennent puissants, et laissez-moi vous dire qu’il se passe exactement la même chose pour Taehyung. Dans le MV de mon adorée et inégalable ‘RUN‘, les hallucinations de Taehyung ne sont, au départ, que de simples visions, des rêves qui ne semblent pas avoir de signification particulière. Ce sont des cauchemars qu’il ne comprend pas forcément et qu’il essaie par tous les moyens d’ignorer, car ils lui font peur. Mais alors que Seokjin continue de remonter le temps, les visions de Taehyung deviennent progressivement des souvenirs d’un passé qui, pour lui, n’a encore jamais eu lieu. Et tout cela, on le retrouve notamment dans le MV de ‘Euphoria‘, notamment dans une majorité des scènes dans lesquelles on retrouve Jimin qui semble se souvenir d’un passé qu’il n’a jamais vécu, mais également dans la scène de la plage ! Et oui ! Car le MV de ‘Euphoria‘ répond directement à celui de ‘화양연화 on stage : prologue‘, et si vous y avez fait attention, vous remarquerez qu’entre les deux MVs, bien que l’endroit où le groupe se rend soit censé être le même, il n’en est pas forcément le cas : le setting se trouve être légèrement différent d’un MV à l’autre, et ça, on le remarque grâce à la présence d’un observatoire.

Alors que Taehyung voit Seokjin monter sur la structure, il se souvient d’également y être grimpé, même si dans cette chronologie, dans cette boucle temporelle, il ne l’a jamais vraiment fait et tout cela le rend confus. Cependant, au moment où nous arrivons enfin au ‘Notes 2‘, la puissance des visions de Taehyung est telle qu’il en arrive à être capable d’anticiper les événements à venir, car il parvient à récolter les souvenirs d’autres boucles temporelles. Et bien qu’il ne possède toujours pas les réponses à de très nombreuses questions, il sait que Seokjin a besoin d’aide. C’est la raison pour laquelle dans le trailer de ‘BTS Universe Story‘, on voit le personnage de Taehyung en pleine tentative d’interaction avec celui de Seokjin, et qu’à la fin du MV de ‘Film Out‘, nous le voyons littéralement tendre la main vers cette vitre sans teint derrière laquelle Seokjin vient de s’évaporer. Taehyung est ici capable de ressentir sa douleur, il est au courant de l’existence des autres réalités dans lesquelles Seokjin est coincé, c’est pour cela qu’il lui tend la main pour essayer de l’aider sans vraiment savoir comment il pourra y arriver.

Dans le cas de notre JK, et bien, c’est un chouilla plus subtil et ambigu, car contrairement à Taehyung, bien qu’il ne possède aucun pouvoir prémonitoire lui permettant de comprendre ce qu’il est en train de se passer, son personnage est caractérisé par un très fort pouvoir d’intuition vis-à-vis des événements qui se déroulent, et ça, c’est en particulier le MV de ‘Fake Love‘ qui nous le montre. Même si dans l’histoire que nous raconte le webtoon et dans des MVs, tels que ‘RUN‘, ‘I NEED U‘ ou encore ‘Euphoria‘ pour n’en citer que quelques-uns, le voyage de Jungkook semble être très lié à celui de Yoongi, il n’en demeure pas moins également très étroitement lié à celui de Seokjin, voir encore plus au sien qu’à ceux des autres membres du groupe. L’histoire nous raconte qu’ils sont tous les deux solitaires, mélancoliques, tous deux possèdent des pères qui ne les ont jamais vraiment aimés, et le plus important, ce sont les deux seuls personnages ayant interagi avec le mystérieux chat. Et même si on ne sait toujours pas exactement pourquoi les autres n’ont jamais encore rencontré cet animal, la connexion entre Seokjin et Jungkook est, comme je vous l’ai déjà dit, extrêmement puissante dans le MV de ‘Fake Love‘ dans lequel Jungkook et Seokjin reflètent réellement les actions de l’autre lorsqu’ils interagissent avec leur environnement.

Maintenant, si nous décidons de lire le MV de ‘Film Out‘ comme une boucle temporelle se concentrant sur la disparition de Jungkook, l’une des explications plausibles serait que dans cette boucle temporelle, Seokjin n’a pas encore réussi à le sauver. Dans la dernière MAJ des ‘Notes‘, il nous est expliqué que Seokjin, semble avoir réussi à briser la boucle temporelle lorsqu’il parvient à sauver Namjoon de l’immolation, mais ce qu’il ne sait pas, c’est que dans cette boucle, la rencontre de Jungkook avec ce fameux chat a opéré un changement en lui duquel ni Seokjin, ni les autres membres du groupe ne sont au courant. Tout comme nous le montre le MV de ‘Fake Love‘, les ‘Notes‘ se terminent avec cette image d’un Jungkook englouti par les ténèbres : il est perdu dans un endroit où le temps, l’espace et la lumière n’existent pas (hey yo ‘My Time‘ !), mais tout cela, Seokjin n’en est pas au courant.

‘Quand j’ai ouvert les yeux, tout était noir autour de moi. Un peu comme si j’étais en train de flotter au milieu de nul part, sans rien ni personne aux alentours’. (ma traduction à partir des ‘Notes 2‘ – Jungkook).

Seokjin pense avoir résolu le problème et croit que l’enchevêtrement des boucles temporelles en est enfin arrivé à son terme. Mais à en juger à ce que nous voyons dans le MV de ‘Film Out‘, ce n’est peut-être pas le cas, et il y a de fortes chances pour que Jungkook soit à l’origine de cette nouvelle boucle. Dans la storyline du ‘BTS Universe Story‘, il nous est rapidement expliqué que Jungkook est un personnage qui va progressivement se faire submergé par tout un tas de pensées et d’émotions négatives et qu’à ce moment critique, personne ne sera là pour lui venir en aide. C’est ce qui nous est suggéré avec cette allusion très puissante au su*c*de présente dans le MV de ‘Euphoria‘ par exemple. Et laissez-moi vous dire que Seokjin a beaucoup à voir avec cela, car même si son objectif premier est de parvenir à sauver les autres membres du groupe, il refuse en tout point de se connecter à eux. Il leur fait des cachotteries, il évite de se confronter à eux et préfère les fuir, et plus on avance dans la storyline, plus on se rend compte que Seokjin se distance des autres : il devient froid et agressif. Il n’est donc pas surprenant de voir, via le MV de ‘Film Out‘, qu’il continue encore et encore d’échouer, car la clé pour arriver à s’en sortir, c’est l’unité. Seokjin doit accepter de se lier à eux pour pouvoir s’en sortir.

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You are me, I am you (‘Serendipity‘)

Ceux et celles qui auront fait leurs devoirs comme bibi et auront lu les ‘Notes‘ et le webtoon l’auront déjà compris, mais il est maintenant évident que Seokjin ne peut résoudre le problème des boucles temporelles par lui-même, car son destin est inexorablement enchevêtré avec celui des autres membres du groupe. Ainsi, pour se sauver, chaque membre se doit de faire ce qu’il a à faire, et personne ne doit être laissé pour compte ou abandonné. Un peu comme ce que Namjoon a toujours dit, c’est le travail d’équipe qui fait que le rêve peut continuer (‘teamwork makes the dream works‘). Et bien dans le multivers dont il est ici question, c’est exactement pareil : tout repose sur la connexion entre les membres. Mais comme dans tout ce qui est lié de près ou de loin aux BTS, la signification derrière tout ça est encore bien plus profonde qu’il n’y paraît, car cette connexion est en réalité une connexion qui vient de l’intérieur.

Si nous choisissons de faire de ‘Film Out‘ un élément à part entière de l’univers créé par les Bangtan, l’une des choses que nous devons garder à l’esprit, c’est que pour les BTS : 7=1 et 1=7. Cela signifie que même si chaque membre joue un personnage différent évoluant dans un univers particulier qui lui est propre et qui n’appartient qu’à lui, les 7 membres en demeurent liés par une sorte de destinée qui fait que même une fois divisés, ils subsistent avant tout en tant qu’unité. Et si on opère un petit flash-back de 4 ans et qu’on revient en 2017, année qui a assisté au sublime concert ‘WINGS‘, on remarquera que ce concept du ‘7=1 et 1=7’ avait été présenté par l’un des VCRs : ‘Ils sont à présent 7 garçons sur ce chemin, 7 comme un seul. 7 garçons pour un seul cœur. 1 garçon pour 7 cœurs. 7 et un seul, sont les reflets de l’autre‘. Si on fait un petit saut d’un an, et qu’on se retrouve en 2018, c’est le MV de ‘Fake Love‘ qui reprend cette thématique, puisque les membres y jouaient littéralement le rôle du reflet de l’autre (Jungkook–Hoseok, Jungkook–Namjoon) une fois perdus dans cette espèce de représentation des limbes intérieurs où ils devaient se confronter à leurs peurs intimes et les surmonter. En 2019, les BTS nous font une petite piqûre de rappel lors des MAMA en se présentant dans leur VCR introductif à la fois comme 7 personnes distinctes, mais également comme une seule et unique entité. En 2020, ce concept atteint son apogée lorsque les garçons nous présentent leur carte de l’âme via la série des ‘Map Of The Soul‘, série dans laquelle chaque membre interprète un aspect différent de leur personnalité en accord avec les théories de Carl Jung.

En 2021, cette idée atteint son valhalla personnel grâce à la capacité de diffusion de ‘Film Out‘, car dans le MV, les membres ne sont pas uniquement représentés comme étant le reflet l’un des autres. Ils sont également capables de se réunir avec leur identité propre à travers la mémoire, le rêve et l’imagination qui se trouvent être les points de développement de réalités alternatives n’existant que dans notre propre esprit. Comme je vous l’ai déjà dit, cette connexion entre les membres part de l’intérieur, donc même si dans la réalité que nous propose ‘Film Out‘ ils semblent séparés les uns des autres, leurs esprits peuvent les aider à combler ce fossé et à se réunir de nouveau. Tout cela, car à l’intérieur de nous-même, le temps n’existe pas, et l’espace est un concept que nous pouvons contrôler et alterner comme bon nous semble.

Comme nous pouvons le voir au début du MV, Jungkook, Jimin et Taehyung, qui ouvrent le morceau, se tiennent dans cette pièce qu’ils avaient pour habitude de partager avec les autres membres du groupe. Mais comme le dit Jungkook, cette image selon laquelle les autres membres étaient présents n’est due qu’à leur imagination : ‘ 浮かび上がる君は あまりに鮮やかで まるでそこにいるかと 手を伸ばすところで ふっと消えてしまう / Ce souvenir de toi qui me revient semble si vivace, comme si tu te tenais à mes côtés .Mais lorsque j’ai voulu te tendre la main, tu t’es soudainement évaporé(e)‘. Ainsi, même si cet endroit existait à un moment donné, dans la scène que nous propose le MV, cette pièce n’est réelle pour eux que parce que son image se trouve à l’intérieur de leur esprit. Et l’élément qui nous aide à comprendre tout cela, c’est ce fameux sablier. Renversé, le sable contenu dans ce sablier ne s’écoule pas, et tout cela signifie que dans cet endroit, à l’intérieur de leur esprit, le temps n’a aucune importance, car les rêves et les souvenirs n’obéissent pas aux lois du monde extérieur. Si, dans la ‘vraie’ vie, nous naissons, grandissons, vieillissons et mourrons, nous ne pouvons pas revenir en arrière, mais lorsque nous faisons appel à notre imagination pour rêver et nous souvenir, nous pouvons rester indéfiniment jeunes (‘EPILOGUE : Young Forever‘) et nous réfugier, à n’importe quel moment, dans cette espèce de microcosme intérieur où le souvenir règne en maître.

Mais comme nous le voyons dans la scène où Seokjin contemple le sablier, la réalité parvient tout de même à toujours rattraper ce fantasme, et encore une fois, dès que cette illusion se termine, le souvenir du passé prend fin et disparaît une fois de plus. Maintenant, puisque dans le MV, ces souvenirs semblent être comparables aux boucles temporelles que Seokjin se voit contraint d’inlassablement traverser, nous remarquons également que lorsque les membres disparaissent, le temps semble se réinitialiser. C’est ce que nous fait comprendre la scène dans laquelle le sable s’étant écoulé dans le sablier effectue le chemin inverse et remonte dans la partie supérieure du sablier. Ce qu’il est intéressant d’observer, c’est qu’à la suite de cette scène, nous retrouvons Seokjin ouvrant une porte le menant à un paysage remplis d’autres portes, flottant dans le ciel, en tout point similaires à celle qu’il vient d’ouvrir. J’ai vu beaucoup de personnes se demander ce que cette scène signifiait, et encore une fois, si vous avez déjà lu les ‘Notes‘ et le webtoon, il n’est pas compliqué de comprendre que ces portes ne sont nulles autres que les boucles temporelles que Seokjin a déjà crééss et traversées pour pouvoir sauver les autres membres du groupe, un peu à l’instar de toutes les cages à oiseaux qu’on retrouve au début du MV de ‘ON‘, et surtout, que ces portes semblent appartenir au monde du subconscient, et à cette sorte d’île imaginaire intérieure sur laquelle on peut également trouver la magic shop, concept proposé par James.R Doty en 2016 et repris par les BTS avec ‘Magic Shop‘.

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‘Film Out‘ et la notion de rêve

Chaque porte est une boucle temporelle différente, et Seokjin les a déjà toutes traversées. Mais cette scène nous offre également une information très importante. Comme l’explique la chanson, le rêve est un moyen par lequel les gens peuvent se réunir : ‘ 何ひとつ消えない君を抱きしめて眠る / Je m’endors en t’enlaçant, toi, qui ne disparaîtra jamais‘. Dans l’histoire, Seokjin remonte le temps en franchissant la porte du rêve, et si vous vous souvenez bien, ce concept a été présenté par les BTS en 2019 à travers l’une des citations de Carl Jung qui nous a été présenté juste avant la performance de Namjoon sur ‘Intro : PERSONA‘ lors des MMA.

‘Le rêve est une toute petite porte cachée dans les tréfonds les plus intimistes et les plus profonds de notre esprit, qui s’ouvre sur cette nuit cosmique et très primitive qu’était l’âme bien avant la création du Ego conscient, et qui demeurera à jamais bien au-delà de ce que le Ego conscient ne pourra jamais atteindre’ (Carl Jung – Map Of The Soul – ma traduction).

En français classique, Jung explique que le rêve est une porte cachée dans les profondeurs de l’âme qui nous relie au cosmos, et qui est une partie de notre identité qui demeure aussi éternelle que l’univers lui-même. Ainsi, le rêve n’est pas uniquement un endroit dans lequel nous pouvons nous connecter avec tout ce qui n’a jamais existé autre part que dans notre tête. Il est également un endroit, un lieu où passé, présent et futur viennent à se rencontrer et à se mélanger les uns aux autres. Tout comme ce que les BTS nous ont révélé en 2019, la notion de temps n’existe qu’à l’intérieur d’eux-mêmes, dans le sens où chaque individu possède une notion différente de la variable temps. Souvenez-vous : ‘Past meets Present, Present meets Future‘ aux MAMA 2019. Ainsi, pour pouvoir revenir en arrière, Seokjin doit inévitablement franchir la porte du rêve pour pouvoir, par la suite, en ressortir, mais à un moment différent duquel il y est entré. Gardez cependant en tête que lorsque Seokjin remonte le temps, il le fait pendant son sommeil. C’est ainsi que lorsqu’il se réveille le premier jour, il a l’impression que la boucle temporelle qu’il vient de quitter n’était rien de plus qu’un rêve. Il apparaît donc comme inévitable que le rêve est ce qui nous relie tous les uns autre autres.

Et je finirai ce déjà très long article en vous disant que vous êtes malins, vous vous souviendrez de la fin du MV de ‘ON‘ qui nous tease la venue d’un nouveau chapitre qui portera le doux nom de ‘DREAM‘.

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BONUS

Vous pensiez sérieusement que j’allais passer sous silence la scène de Hoseok et Yoongi ? Pour vous en parler brièvement, mais tout de même de façon intéressante (I Hope so), cette scène nous présente donc Hoseok et Yoongi assis dos à dos sur ce qui semble être une plateforme située littéralement au milieu de nul part. Du moins, c’est ce que nous croyons. Mais si l’on en revient au schéma du conscient et de l’inconscient que je vous balance depuis un petit moment déjà, on se rendra compte que cette espèce de no-man’s land où ils se tiennent n’est autre que la représentation de l’inconscient personnel, une zone de la psyché qui délimite les frontières entre le conscient et l’inconscient. Et si vous y réfléchissez un instant, c’est très clair. Yoongi est l’un des personnages, dans l’histoire, qui se retrouve lié à l’entité du Shadow, comme le prouve son solo, tandis que Hoseok, dont le solo figure en ‘fin’ de saga, représente l’entité du Ego.

Dans la scène que je vous décris, les deux personnages qu’ils incarnent se retrouvent séparés par une sorte de cadre de porte qui représenterait l’inconscient personnel, cette frontière qui sépare le conscient de l’inconscient, et de ce fait, le Ego du Shadow, elle-même présente dans ce que Carl Jung considère et appelle comme l’inconscient collectif. Mais ce qu’il est super intéressant de relever avec cette notion d’inconscient personnel, c’est que d’après le schéma de Carl Jung sur la composition de la psyché humaine, l’inconscient personnel serait l’endroit où se trouverait le ‘soi’. Et ça, c’est sympa, parce que si l’on se remémore rapidement le concept que Carl Jung appelle l’individualisation, qui consiste en l’acceptation par le ‘soi’ du Shadow et du Persona, on se rend compte qu’à la fin de leur couplet, les représentants du Shadow et du Ego que sont respectivement Yoongi et Hoseok, ne se tournent plus le dos, mais se font face, ce qui pourrait signifier que le processus d’individualisation est en court !

Suite au prochain épisode !

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Ouch, c’est enfin tout pour moi les Gimbaps, mais pour le 10ème numéro des Génies, je devais vous pondre quelque chose de conséquent ! J’espère cependant ne pas vous avoir trop perdus pendant cette très longue analyse, mais comprenez-moi, il y avait un tas de trucs à dire au sujet de ce superbe morceau ! J’attends vos retours avec beaucoup d’impatience et vous dis à très bientôt pour un nouveau numéro ! Sur ce Spread Love, mais toujours en portant vos masques !